Vous n’êtes pas sans savoir que depuis plusieurs semaines Pokémon Go est devenue l’application mobile au centre de tous les intérêts. Au début, simple jeu de réalité augmentée attendu par la communauté de gamers et autres fans des Pokémons nostalgiques de leur enfance, Pokémon Go est devenu un véritable phénomène au niveau mondial, attirant l’attention de tous.
L’application mobile lancée le 6 Juillet aux Etats-Unis, a atteint, début Août, les 100 millions de téléchargements dans le monde. On estime qu’en France, plus de 6 millions de personnes jouent à Pokémon Go, soit plus de 10% de la population.
Le succès de l’application Pokemon Go est tel, que les utilisateurs y passent plus de temps que sur les réseaux sociaux (jusqu’alors indétrônables). En moyenne, les joueurs y consacrent quotidiennement 33 minutes contre 22 minutes pour Facebook par exemple.
Certaines entreprises (que ce soient des grandes marques ou bien des petits commerçants) essayent déjà d’exploiter le jeu pour générer du trafic en magasin. En voici 10 exemples...
Le propriétaire d’une pizzeria dans la ville de New York aux Etats-Unis, Tom Lattanzo, a acheté des leurres pour attirer les joueurs devant son établissement.
En quoi cela consiste t-il ? Dans le magasin de l'application Pokémon Go, vous avez la possibilité d’acheter des leurres qui permettent d’attirer des Pokémons et donc des joueurs et potentiels clients.
Ayant une durée limitée de 30 minutes, il est nécessaire de les acquérir au moment le plus opportun pour vos clients. A l’image de ce restaurateur, choisissez les horaires adéquats comme à l’heure du repas ou bien un peu avant lorsque vos clients se demandent où est-ce qu’ils vont manger.
Quel a été le résultat pour ce restaurateur ? Après avoir investi seulement 10 dollars dans l’achat de leurres, Tom Lattanzo a vu la fréquentation de son établissement être boostée de 75%, tout simplement.
L’enseigne d’ameublement But compte parmis les premières en France à avoir mis en place une opération autour du phénomène Pokémon Go et celle-ci est plutôt intéressante car elle mettait en jeu différents canaux via lesquels les clients pouvaient participer.
Quel était le but du jeu ? Les deux premiers joueurs trouvant un Pokémon dans l’un des magasins But participant pouvaient gagner un bon d’achat de 200 euros. De plus, tous les visiteurs qui possédaient un compte Pokémon Go pouvaient bénéficier d’une remise immédiate de 10% en magasin.
En parallèle, l’enseigne invitait ses clients à faire tourner le hashtag #ButAttrapezLesTous sur les réseaux sociaux.
Afin de communiquer sur cette opération, But a réalisé une vidéo qu’elle a fait circuler sur l’ensemble des réseaux sociaux et autres sites internet pour un investissement total de 7 000 €.
Bilan de l’opération :
Reconnue pour sa communication aux traits humoristiques, l’enseigne Monoprix a une nouvelle fois surfé sur les événements faisant l’actualité, dont l’incontournable application Pokémon Go fait partie.
Ainsi, le 22 Juillet dès 14h au Monoprix Saint-Michel à Paris, les chasseurs de Pokémon pouvaient récupérer leur kit de survie (barre énergétique, eau vitaminée, crème solaire, après-soleil, brumisateur, pansements et batterie externe) sur simple présentation de l’application Pokemon Go.
Victime de son succès, l’opération Pokemonop n’a pas été satisfaisante pour les clients qui étaient bien trop nombreux (entre 1 500 et 2 000 personnes présentes) au vu du nombre de kits disponibles (seulement 300 sacs).
Lyft, l’un des principaux concurrents d’Uber, a lancé lui aussi une opération Pokémon Go mais seulement dans la ville de Seatle aux Etats-Unis. L’opération nommée “Ride to Catch ‘Em All”, qui a duré 7 jours, offrait 20% de réduction sur les trajets aux chasseurs de Pokémon souhaitant se rendre sur un Pokestop de la ville de Seattle.
La startup française optimiam, développant une application permettant aux commerçants d’éviter le gaspillage alimentaire en proposant aux consommateurs des produits frais avec des offres exclusives, a elle aussi opté pour l’achat de leurres.
Ainsi, l’achat de leurres lui a permis d’attirer les clients à proximité des commerçants partenaires, qui ont en parallèle mis en place des réductions spéciales Pokémon Go pour montrer qu’ils étaient eux aussi dans le coup.
Au-delà de générer du trafic dans les établissements partenaires, l’objectif d’Optimiam était de booster le téléchargement de leur application. Avec un investissement de 31€, ils ont réussi à atteindre 200 personnes, et à générer plus de 130 téléchargements de leur application.
Pour la chaîne américaine de magasins de jeux vidéo Gamestop, pas d’opération très originale. Ils ont simplement mis en place des rencontres entre les joueurs de Pokémon Go au sein même de leurs magasins.
Résultats : les ventes dans ces magasins ont été multiplié par deux.
La librairie Sauramps met les Maîtres Pokémon à l’honneur en faisant bénéficier les meilleurs dresseurs d’une réduction de 5% sur tout le rayon Manga si ceux-ci parviennent à capturer un Pokémon à l’intérieur du magasin (capture d’écran à l’appui !).
Les opérateurs téléphoniques soutiennent les dresseurs de Pokémon dans leur chasse quotidienne. En effet, l’application Pokémon Go requiert une grande consommation d’Internet (géolocalisation…) et tous les joueurs n’ont pas les abonnements adéquats.
Ainsi, des opérateurs téléphoniques tels que Bouygues Télécom ont proposé à leurs clients un service Internet illimité le temps d’un week-end.
“Bonne nouvelle : ce week-end, Bouygues Telecom vous offre l'Internet mobile en illimité ! Bonne chasse aux apprentis dresseurs ! Week-end du 20/08 00h01 au 21/08 23h59 (hors modem, partage de connexion et option multi-sim). Pour en profiter, pensez à redémarrer votre téléphone”
Jouer à Pokemon Go demande beaucoup d’énergie, aux joueurs qui doivent arpenter les rues, mais surtout aux batteries des mobiles. C’est pourquoi, 5 commerçants de la ville de Melun ont décidé de mettre des chargeurs à la disposition des joueurs afin que ces derniers puissent continuer à jouer sans soucis tout au long de la journée.
Outre une augmentation de traficdans leurs établissements (et donc de potentiels clients), ces commerçants souhaitent également attirer de nouvelles personnes dans le centre-ville de Melun quelque peu déserté.
Alors qu’en France les fameux Pokéstop sont pour l’instant réduits à quelques lieux emblématiques de nos villes, d’autres pays, tels que le Japon ont déjà commencé à faire payer les marques pour y avoir accès.
C’est ainsi qu’au Japon, McDonald’s s’est très vite positionné pour que l’ensemble de ses restaurants soient identifiés comme des arènes où les meilleurs dresseurs de Pokémon peuvent venir combattre tout en dégustant leur Big Mac.
Cela laisse entrevoir les potentielles collaborations entre l’application et les différentes enseignes qui ne tarderont sans doute pas à arriver sur le territoire français.
Application phare de cet été 2016, c’est en toute logique que les commerçants vont continuer à profiter de Pokémon Go pour générer plus de trafic dans leurs établissements et augmenter leur chiffre d’affaires.
Mais attention à la surchauffe ! “Seulement” 10% de la population française se sent concerné par de telles opérations (ceux qui utilisent l’application), n’oubliez pas les autres… Et certains sont même des fervents opposants, comme ce maire de Bressolles (petit village de l’Ain) qui est à l’origine d’un arrêté interdisant toute implantation de Pokémon sur sa commune !